Selon l’abbé Huet, auteur de l’« Histoire civile, religieuse et commerciale d’Isigny », l’origine du nom Isigny pourrait provenir soit de l’utilisation de la terminaison en gny indiquant que les maisons formant une localité étaient bâties dans le voisinage de l’eau, soit venir de la composition des deux noms : « Isis ignis », déesse vénérée par les Égyptiens et les Romains.

L’église Saint Georges fut édifiée au XIe siècle, mais il ne reste rien de cet édifice primitif qui connût de nombreux remaniements aux XIIIe XIV et XIX siècles et suite aux destructions de la guerre en 1944.

L’Hôtel de ville est l’ancien château de la famille de Bricqueville. Datant de la fin du XVIIe siècle, il remplace un château plus ancien. Il fut acquis par la municipalité en 1821. Le grand salon aux fines sculptures est depuis le siège du conseil municipal. L’Hôtel de ville a de plus, hébergé jusqu’après la Seconde Guerre Mondiale, un tribunal de commerce créé en 1791. Un juge de paix y siégeait également les jours de marché.

La construction du port a débuté en 1804 et fut réalisé en plusieurs périodes jusqu’en 1850. On y exportait du beurre vers la région parisienne, l’Angleterre, les Îles Anglo-Normandes, mais aussi vers le Brésil. On y importait également du charbon d’Angleterre et du bois de Scandinavie. Son activité a cessé à la fin des années 1960.

Les quatre portes à flot d’Isigny ont été construites en 1734 par ordre de l’Évêque de Bayeux, seigneur du lieu, Mgr de Nesmond. En empêchant la remontée des eaux salées, elles ont assuré la fertilisation de la vallée de l’Aure.

Les Hogues au cœur de l’Île critique, étaient le quartier des pêcheurs principalement de moules et de coques. À bord des « picoteux », puis des « doris » ils partaient à la rame en équipage de trois personnes, pour des sorties de plus de six heures. Les moteurs se sont développés surtout après la guerre. La vie était rude. On se retrouvait souvent dans l’un des 5 cafés. On vivait beaucoup dehors. « On n’avait pas l’habitude, le soir de fermer sa porte !»

Dès le XVIIe siècle, Isigny était le centre d’un import commerce beurrier. Grâce au développement des marais salants qui permettaient de le conserver, il pût même être exporté jusqu’en Amérique. La Laiterie Modèle est fondée en 1884, rue du Brésil par François Demagny, vendue ensuite à Louis Dupont. Elle deviendra la laiterie coopérative des fermiers d’Isigny, puis Dupont d’Isigny.

Au n°20 de la rue du Brésil, on remarque un bandeau en porcelaine fabriqué par la Manufacture de porcelaine d’Isigny, fondée par Frédéric Langlois, fils d’une dynastie de porcelainiers de Bayeux. Elle n’a fonctionné que de 1839 à 1845.

Fondée en 1994, Normandie Caramels devenue Caramels d’Isigny perpétue l’image de qualité des caramels qui ont contribué à la réputation de la ville d’Isigny. Elle produit aujourd’hui 320 tonnes de caramel par an et emploie une vingtaine de personnes. Elle utilise des ingrédients locaux : du lait entier, du beurre et de la crème, essentiellement issus de la coopérative Isigny-Sainte-Mère.